Pulsions meurtrières, récit d'un assouvissement funeste

Un oeil puis deux, ouverts puis refermés comme si la lumière venait les éblouir. Pourtant de lumière il n'y avait point, sans doute la fatigue y était pour quelque chose... Ce n'était pas l'heure de flancher, il fallait partir et vite, le soleil n'attendrait pas pour se lever.

Il se leva rapidement, resta immobile un instant, un peu pris de vertige dû au changement de position rapide. Une fois le phénomène estompé, il se dirigea vers la lourde armoire en chêne qui faisait face au lit, ouvrit la porte pour saisir ses habits avant de changer de pièce.

Il leva sa lourde camisole, la pesa un instant, fit un signe de tête avant de la reposer pour opter pour un haut plus léger.

-Ca conviendra mieux pour ce genre d'épopée... Léger comme une plume et aussi solide que les écailles d'un Dragon, Murmura-t-il, il sourit mystérieusement, le regard perdu dans ses sombres pensées.

Le chapeau ? Non, pas le chapeau, autant être en pleine possession de ses sens, le vent soufflant dans les plumes d'aigles altérait son sens de l'ouïe.

Il retourna dans la pièce principale, se dirigea vers la fenêtre impatient de partir, le regard fixé vers l'horizon. La nuit était calme et claire.

Il ouvrit la fenêtre, entendit du bruit en bas, celui qu'il souhaitait entendre.

-Tout est prêt... Fit-il en venant s'assoier sur le bord du lit.

Elle bailla, s'étira en soupirant, comme elle le faisait chaque matin avant de se lever.
Cela faisait un moment qu'elle avait entendu son impatience grandir à sa façon d'arpenter la pièce, et maintenant elle ne pouvait plus continuer de faire semblant de dormir.

Un léger courant d'air s'engouffrait par la fenêtre ouverte, il apportait les parfums de la rosée et les premières notes du chant de l'alouette, annonciatrice de l'aube.

Il était plus que temps, emmitouflée dans les draps, elle passa ses bras autour de sa taille en lui glissant dans l'oreille.

- Deux minutes et je suis prête…

Il détourne son regard de la fenêtre pour le poser sur son visage qu'il dégage des mèches lui tombant sur les yeux.

-On a encore un peu de temps mais ne traîne pas trop... Tout est prêt en bas...

Il lui prend les mains pour l'aider à se lever, l'embrasse avant de la laisser s'éloigner.

Après quelques secondes d'errance dans ses pensées, il se décida enfin à se diriger vers l'endroit où ils rangaient leurs armes pour attraper son arbalète dont elle avait pris soin ces derniers temps.

Il sourit en repensant à ce qu'il lui faisait faire tout en vérifiant bien que le mécanisme fonctionnait à la perfection.

-Vaut mieux essayer, on ne sait jamais... Se dit-il à lui même en sortant une flèche de piètre facture de son fourreau pour l'enclencher dans la rainure prévue à cet effet.

Un bruit dans le feuillage de l'arbre qui faisait face à leur chambre, attira son intention. Il pointa son arme dans sa direction, se retint de justesse de tirer dès qu'il eut le responsable du bruit en joue: un volatile de couleur sombre.

-Pwyll ! Lâcha-t-il, étonné. Il était moins une...

Il soupira, imaginant déjà à quoi il venait d'échapper. Il décida de l'attendre pour essayer son arme. Il grimpa sur le rebord de la fenêtre, dominant le sol d'une demi-dizaine de mètres, le regard dirigé vers le ciel étoilé.

Quelques minutes lui ont suffit pour se préparer. Elle revient dans la pièce principale d'un pas rapide, assuré, en finissant de nouer les lacets de cuir de sa tunique, plus lègére et plus souple que sa camisole de chasse.
Elle a rassemblé une partie de ses cheveux en plusieurs tresses, entremêlé avec des plumes de corbeau, sur l'arrière de sa tête pour ne pas être gênée dans ses mouvements.

Sur son visage, elle a peint à l'aide une poudre bleue les symboles de son peuple afin de s'attirer les faveurs de ses dieux. Leur clairvoyance et leur bénédiction.

Elle a saisi son arc dont elle vérifie l'élasticité du bois et l'état de la corde. Ses flèches elle ne les controlera pas, certaine de leur qualité puisqu'elles ont été fabriquées par sa main. Bois de frêne, pointe en forme de losange, elle connaît parfaitement leurs efficacités.

-Tu as vu Pwyll ? Demande-t-elle en se rapprochant de la fenêtre pour regarder dehors en posant sa main sur ses jambes

Recouvrant sa main par la sienne, il prit un ton quelque peu gêné.

-Euh Pwyll... Hum, je l'ai vu dehors à l'instant. Je veux dire, je l'ai aperçu, je l'avais dans... Soupire avant de cracher le morceau. ma ligne de mire.

Il guetta sa réaction avant de lui caresser le visage en prenant soin de contourner ses peintures de guerre, pour se faire pardonner.

-Allez, il est temps Kez' !

Il sauta à nouveau dans la pièce, se retourna pour cibler une pomme éclairée par les lueurs de la lune puis décocha la flèche sans trembler. Le fruit éclata, troublant le silence de la nuit.

Il regarda son arme en passant la main dessus.

-Parfait, en route... Evitons de nous faire remarquer en partant.

Il se porta à hauteur de son oreille pour lui dire de s'arrêter en bas. Après avoir attrapé son fourreau contenant la réserve de ses meilleures flèches, taillées dans du bois noble provenant de la forêt de Stannyfest, il lui passa la main dans le dos pour l'encourager à passer devant.

Elle le fixe dans les yeux, restant un moment sans voix

- Dans ta ligne de mire ? Atti'…

Une ombre passe dans son regard, qui fini par s'apaiser… Elle secoue la tête de droite à gauche en soupirant.

Elle a regardé son tire à la fois précis, rapide et décontracté. Elle sourit en voyant la pomme éclater sous l'impacte du carreau.

Dans son dos, elle ajuste son carquois de façon à ce que les hampes des flèches dépassent juste ce qu'il faut au dessus de son épaules pour les saisir rapidement en aisément d'un geste fluide.

Elle caresse son visage au passage avant d'empruntant l'escalier qui les conduira au rez-de-chaussée.

- On y va, viens...

Il marchait côte-à-côte avec elle en descendant les escaliers, le souffle portant jusqu'à son cou qu'il venait caresser par volutes. Arrivé au rez-de-chaussée, il aperçut Gonk, affalé en bout de table, une bouteille à moitié vide devant lui. L'équilibre était précaire, l'air infestait l'alcool.

Attilla se dit qu'il ne comprendrait décidemment jamais certains de ses contemporains. Il détourna le regard de l'ivrogne pour le porter à la porte de la bâtisse qu'il ouvrit.
L'air fraîs du matin vint caresser son visage; cet environnement lui convenait d'avantage.

Un vent doux venant du Sud balayait ses cheveux. Au loin, on distinguait un vol de corvidés silencieux, un silence pesant. Après quelques secondes d'immobilisation sur le perron de la porte à observer l'horizon encore très sombre, il commença à se diriger vers les tonneaux entreposés dans un coin du bâtiment.

L'archer emprunta l'allée tracée au milieu des piles de la réserve en deux parties égales pour se retrouver sous un avant-toit où les attendaient deux chevaux richement harnachés. Attilla se tourna vers Kezeg qui avait la réponse à la question qu'elle devait se poser sur l'existence du bruit provenant du dehors.

Il monta sur celui qui se trouvait au fond. C'était un pur-sang de couleur noire, couvert d'une selle de même couleur, ornementée avec des incrustations d'argent. Le cheval aux muscles saillants portait des oeillères, il était visiblement de bonne constitution et malgré tout, taillé pour la course sur de longues distances.

L'Espion émergea de l'avant-toit sur son dos. Il leva les yeux vers le ciel pour scruter la lune qui brillait de milles feux au dessus de leurs têtes.
Les souvenirs de son enfance le submergèrent inévitablement. Il se laissa aller le temps d'un instant avant de revenir au présent. Il ferma son dessus d'un geste rapide : il était désormais prêt à partir.

Elle se glissa à sa suite à l'extérieur. L'air frais contrastait avec l'atmosphère confinée de la hutte. Elle resserra sa cape de voyage sur ses épaules et respira profondément pour remplir ses poumons des embruns marins apportés par le vent du sud.

Des chevaux !
Elle sourit à Attilla.
Maintenant elle reconnaissait le bruit pourtant caractéristique des harnachements métalliques qui cliquetaient alors qu'ils piaffaient d'impatience.

Il faisait sombre et la robe foncée de leurs destriers se fondait dans la nuit.
Tengri-at, son fidèle frison noir s'avança vers elle. Le pas léger et fier, impatient d'avaler les lieues, il l'accueilli en soufflant bruyamment l'air par ses naseaux et en frappant le sol de son sabot.

Elle le flatta de la main avant de se hisser presement sur la selle.
Elle le sentait frémir d'impatience entre ses cuisses et d'une légère pression des mollets elle l'invita à rejoindre Attilla dehors.

Elle vint se placer à ses côtés le sourire aux lèvres.
Elle le vit un instant perdu dans ses pensées et lorsqu'elle le vit agrafer son haut elle su qu'il était prêt. Alors elle relâcha les rênes et se coucha sur l'encolure pour partir au galop.

Il la regarda quelques secondes s'éloigner, mit son capuchon sur sa tête pour dissimuler son visage avant d'ordonner à son cheval d'une brève interjection de se mettre en route.

Le pur-sang démarra au quart de tour et garda quelques dizaines de mètres de distance avec Kezeg comme le souhaitait son maître.

Attilla, le capuchon vissé sur sa tête, observait les alentours en prévision d'une éventuelle embuscade. On ne sait jamais, malgré l'heure, une attaque est vite arrivée, surtout dans ces contrées.
Bientôt la Hutte de Gonk n'était déjà plus qu'un souvenir, ils arrivèrent au carrefour des deux routes : droit devant, une vaste allée à perte de vue taillée au beau milieu des bois, c'était le Corridor de Far qui menait à Nedmor; à leur droite, la route de l'endroit de tous les dangers, celle du Repaire des Brigands, un peu plus sûr ces derniers temps grâce aux prises de forteresses réussies des exilés dans le secteur.

Contre toute attente, Attilla bifurqua en direction du Repaire au dernier moment, son cheval hénissant à pleins naseaux, pris de surprise par cet ordre bref et innatendu. L'archer lui ordonna d'un coup de chevilles de forcer l'allure.
La forêt des bras cassés fût avalé en peu de temps. Devant eux, se dressait du haut de ses remparts, la forteresse détenue par les exilés. Sachant qu'il pouvait trouver refuge à l'intérieur au moindre incident, Attilla se sentit quelque peu rassuré. Il prit la direction de la fosse des gueux pour trouver le marchand d'arme qui avait pour habitude de s'installer à proximité.

-As-tu un Sabre à me proposer marchand ? Je suis prêt à mettre le prix ! insista-il.

L'armurier semblait fatigué, maugréa en allant dans son arrière-boutique voir s'il pouvait satisfaire sa requête. Des bruits de ferraille ne tardèrent pas à se faire entendre, des objets tombèrent au sol. On aurait cru qu'il retournait tout tellement il menait un vacarme pas possible, sans doute quelque peu énervé d'être dérangé de si bonne heure.
Il finit par réapparaître dans l'encablure de la porte en sortant de derrière son dos un fourreau d'une bonne soixantaine de centimètres. Il vint à côté du cheval sur lequel se tenait l'archer pour lui tendre l'arme.

-Je pense que celui-ci devrait vous convenir, fit-il le sourire aux lèvres, son attitude contrastant avec celle qu'il avait il y a de cela quelques minutes.

Attilla répondit à son sourire, déjà satisfait avant même d'avoir jugé de la qualité de l'arme. Il la saisit, elle était plutôt lourde mais la prise en main était satisfaisante. Il la sortit de son fourreau en décrivant un arc de cercle, la bruit de la lame frottant contre le fourreau étant des plus excitants pour un homme assoiffé de sang.
La lame brillait à la lueur de la lune, elle était démentielle. Il l'effleura du bout de son index où vint perlé une goutte de sang. Elle était aussi tranchante que les serres d'un griffon.

-Nul doute que cette arme est faite pour décapiter les têtes... Remarqua l'archer.

Son interlocuteur se contenta de lui sourire, acquiesçant au fond de lui.

-Ce Sabre me convient parfaitement marchand ! Voilà pour toi...

Attilla souleva sa cape pour décrocher une lourde bourse remplie d'écus qu'il lança en direction du marchand. Il remit le Sabre dans son étui qu'il accrocha à la gauche de sa ceinture, mettant de côté son arbalète.

-A bientôt, lança-t-il avant de donner de tirer sur les brides pour repartir au galop en direction du carrefour des routes.

L'arbalète ne lui servirait que dans un premier temps, ensuite le Sabre était plus enclin à répondre aux exigences de sa folie meurtrière. Le vol des corbeaux se fit entendre au dessus des cimes de la forêt des Bras Cassés, annonciateur de mort. Des têtes allaient tomber, c'était une certitude mais combien, nul ne le savait encore.

Chevauchant en tête, toujours couchée sur l'encolure de sa monture, elle avait jeté un coup d'œil en arrière pour s'assurer qu'Attilla la suivait bien.

Au premier carrefour qui marquait l'entrée du Corridor de Far, elle avait emprunté sans hésiter la route de Nedmor.

Avec son pur sang, il n'auraient pas du mettre tant de temps à la rattraper.
Tengri-at avait beau être rapide, il ne pouvait rivaliser avec la pointe de vitesse impressionnante que pouvait marquer sur une courte distance l'étalon que montait Attilla.
Sa très grande taille et le poids insignifiant de sa cavalière l'avantageaient mais le fier frison noir si rapide qu'il soit, était avant tout un coureur de fond infatigable.

Lorsqu'elle se retourna la seconde fois, ce fut pour voir Attilla disparaître en direction de la forêt des bras cassés en forçant l'allure.

Elle étouffa quelques jurons en se demandant quelle mouche l'avait une nouvelle fois piquée.
Que diable allait-il faire par là !

La fraction de second d'hésitation qu'elle avait marqué avait suffi pour qu'elle se fasse distancer. Elle décida de ralentir l'allure et de revenir sur ses pas au petit trot. Rien ne servait plus de courir, autant rester sur ses gardes.
D'un soupire résigné, elle invita avec douceur son destrier à faire demi-tour.

Aux aguets, les muscles tendu, la mâchoire serrée, elle marquait nerveusement des mouvements circulaires au milieu du carrefour de Far.
Elle n'aimait pas le savoir seul là-bas, s'il avait besoin d'aide elle mettrait un certain temps à arriver. Elle écoutait les moindres bruits qui lui signifieraient qu'une lutte c'était engagé…

Un craquement de branche venant du sentier de Gonk attira son attention. Monture et cavalière s'immobilisèrent dans un même mouvement.

Un magicien se tenait devant-elle. Il portait les couleurs de Zelandra.

Elle jura. Elle se méfiait comme de la peste de ces maudits jeteurs de sorts.

Au vu les grands yeux hagards qu'il lui lançait, il ne s'attendait pas à la croiser ici.
A en juger par son équipement, il ne devait pas faire partie de l'élite qui investissait régulièrement les lieux. Et à mieux y regarder, elle ne reconnaissait pas le blason de sa guilde.

Elle avait donc une chance de le battre à la régulière.

Avant qu'il n'ait le temps de se ressaisir, elle poussa Tengri-at en avant d'un mouvement de son bassin. L'arc déjà bandé et armé.
Appliquant la technique qu'ils maîtrisaient parfaitement, elle décocha sa première flèche à bout portant. A cette distance elle ne l'avait pas raté. Puis ils décrirent un arc de cercle autour du magicien pour lui couper toute retraite en arrière et le forcer à s'avancer dans la clairière, elle décocha alors sa deuxième flèche dans un mouvement fluide. Et fit mouche avec autant de précision.
D'une troisième flèche qu'elle lâcha sans la moindre hésitation, elle lui ôta la vie.

Un chevalier tout de noir vêtu surgit au galop de la forêt dense des Bras Cassés. Au même instant, la troisième et dernière flèche fusa dans l'air pour aller transpercer les chairs du Magicien qui tomba raide mort devant ses yeux.
D'un coup de brides, Attilla ordonna au pur-sang qu'il montait avec fierté de venir à hauteur de Tengri-At.
La course qu'il venait de lui faire accomplir, avait mis ses muscles à contribution et malgré la douceur apparente du matin, la chaleur qui en émanait produisait à la surface de son corps, de légères volutes de vapeur qui semblaient venir lécher ses flancs saillants.

Son cheval décrivit un cercle autour du Cartellois qui gisait à terre, les yeux ouverts, comme s'il avait su regarder la mort en face. Il avait désormais le regarde fixé vers le Ciel obscur, trois flèches plantées dans la poitrine.

Attilla finit par immobiliser sa monture, leva les yeux du serviteur de Zelandra pour regarder Kezeg dans les yeux.

-Tu es vraiment impitoyable Kez' ! Il souriait en lui caressant les joues, évitant avec soin ces peintures de guerre.

Il avait vu au fil des mois la différence entre leur niveau diminuer petit à petit. Celle qui était si importante du temps où ils passaient le plus clair de leur temps dans les environs de Berral, c'était inéluctablement réduit et la voir progresser à ses côtés au fil des jours, lui plaisait beaucoup.
Quoiqu'elle en dise, il restait persuadé qu'un jour l'élève dépasserait le maître, elle l'égalait déjà dans de nombreux domaines.

Il resta quelques secondes le regard plongé dans le sien avant de reprendre le dessus sur lui-même.

-Ne traînons pas, on a encore de la route avant d'arriver...

Il jetta un dernier coup d'oeil à la dépouille à la recherche d'une bourse bien garnie. N'en trouvant aucune trace à vu d'oeil, il ordonna à son cheval de se mettre en route en prononçant des mots venant d'un autre temps.
Celui à qui ils étaient adressés semblait les avoir compris parfaitement. Il partit instantanément en direction du Corridor de Far au triple galop.

Une fois la clairière avalée sur un rythme très soutenu, ils abordèrent l'entrée du couloir. Il fit tout d'un coup plus sombre, la densité de la végétation à cet endroit renforçait le sentiment d'obscurité. Le passage était étroit, de part et d'autre des arbres, des rondins de bois coupés et laissés là à l'abandon, des buissons encore et toujours.
Il n'y avait pas de recul, on se sentait comme oppressé dans cet interminable chemin qui décrivait une ligne parfaite.

Bientôt, l'atmosphère devint plus humide, d'épaisses nappes de brume recouvrait le sol. Les pattes des chevaux venaient la cisailler à chacun de leur mouvement, balayant d'un souffle le rideau crémeux.

Attilla se retourna pour voir où se trouvait sa moitiée. Il ne se sentait pas totalement en sécurité malgré l'allure qu'ils imprimaient et l'heure qu'il était. La savoir derrière lui ne le rassurait pas, il pouvait lui arriver quelque chose sans qu'il ne s'en aperçoive.
C'est pourquoi, il décida de brider son cheval pour qu'elle vienne à sa hauteur.
De plus, ils approchaient déjà de la forteresse que contrôlaient les Cartellois, il valait mieux être prudent. Il avait appris avec le temps à l'être, pour lui et pour elle.